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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 17:41

Salut,

Ce week-end j'ai eu un peu de temps alors j'ai essayé de rassembler dans cet article les faits caractéristiques de cette période de l'histoire brésilienne. Il y a pas mal d'idées importantes, mais enfin attention aux gros raccourcis des fois quand même.

 

En guise d'intro sur l'histoire brésilienne en général :

 

Y'a une idée qu'on croise de temps en temps. C'est celle qui dit que le Brésil a connu une histoire sans révolutions : de la découverte par les portugais des "bons sauvages", en passant par l'extension du territoire au cours des ans, bien entendu au détriment des voisins mais plutôt par la diplomatie, revendiquée "sans conflit", ou en passant par un processus de décolonisation assez curieux, ou alors une "dictature inachevée" (vous le savez déjà, de 64 à 85). Bref, il est certain qu'il n'y a pas eu de révolutions comme dans le reste de l'amérique latine. Mais cette "absence de révolutions" est "un trait soigneusement répété par les élites, qui y voient une façon de maintenir le statu quo au sein des masses populaires" (les citations entre guillemets viennent de ma source principale). Pourtant et évidemment les épisodes violent ne manquent pas "même si, pour leur majorité, ils sont regardés avec atonie par la population, très tardivement associée aux élections"1. En effet : la république a été proclamée en  1889, mais il a fallu attendre à peu près 100 ans, jusqu'en 1985, pour que tous les brésiliens, y compris les analphabètes, soient autorisés à voter.

 

Colonisation du Brésil

En 1492 quand Christophe Colomb touche la terre d'Haïti, les terres du sud de l'amérique restent à découvrir. Bientôt les espagnols et les portugais se jetteront dans la course à l'exploitation des richesses de la terre et de ses habitants (de France, très peu) , dans un processus de colonisation qui va durer quelque 300 ans et marquer profondément l'histoire du continent.

En fait c'est en 1500, le 22 avril, que Pedro Alvares Cabral, un portugais (qui faisait route vers l'Inde, sur les traces fraîches et gorgées de réussite et de pépettes de Vasco de Gama qui en était revenu un an plus tôt), vois les terres de Bahia. Il s'arrête une petite semaine, les appelle "terres de Santa Cruz", renvoie un de ses 13 navires en informer le roi, et continue sa route vers les Indes.
  Petite parenthèse : mais pourquoi diable venaient-ils jusqu'en Amérique du Sud pour aller en Inde ? sachant d'autant plus que la route des Indes passait le long des côtes africaines comme on l'a appris à l'école ? Eh bien moi j'ai compris ça y'a pas très longtemps :D Les côtes africaines étaient très dures à longer. Les courants et les vents obligeaient les navigateurs, à partir des îles du cap vert, à prendre vers l'ouest, dans l'océan, pour ensuite revenir vers l'est et atteindre l'afrique du sud, et de là passer dans l'océan Indien. Donc, les navigateurs allaient en direction du brésil puis revenaient. C'est ainsi qu'il y en a un qui a fini par voir la terre.
  Cependant, des historiens pensent que Lisbonne soupçonnait fortement l'existence d'une terre au brésil. Je laisse cela aux spécialistes.
   Pendant les premières années, le seul centre d'intérêt de cette terre aux yeux du portugal était un bois utilisé par les indiens pour teindre (en rouge) les fils de coton. Il sera très utilisé par l'industrie européenne. Et il s'appelait ... le pau brasil ! C'est de ce "bois de braise" que vient le nom actuel du pays. Et donc, arrivent les premiers contacts avec les indiens ... certains récits sont élogieux, d'autres, inspirés par la peur, l'ignorance ou des calculs précis, les peignent d'une mauvaise image, voire démoniaque : "le diable, chassé d'europe au moyen âge grâce aux progrès de la chrétienté, aurait trouvé refuge sur ces terres. Les mercenaires portugais tenaient là leur argument clef leur permettant de réduire en esclavage les indiens. Ou de les décimer s'ils freinaient leur avancée dans le pays". La tragédie arrive :/

Personne ne sait combien étaient les indiens au début, mais les estimations varient entre 3 et 6 millions. Les 2 principales tribus étaient les guaranis, agriculteurs cédentaires, et les tupis, nomades. Au début les portugais découvrent le bon sauvage : ils marchent nus, n'ont pas de cheveux blancs, sont en bonne santé; et reconnaissants des faveurs sexuelles des femmes. Mais très vite c'est la tragédie car les colons ont besoin de bras pour exploiter les mines d'or et les champs de canne à sucre. Les guaranis, sédentaires, souffriront les premiers. Mais cette main d'oeuvre s'épuise rapidement : ils ne sont plus qu'un million en 1800, et 360 000 à l'indépendance en 1822. Donc l'esclavage des noirs africains commence dès 1540, mais c'est à partir de 1570, avec le boom de l'industrie sucrière, que le rythme s'accélère : 50 000 personnes importées en 30 ans.  Et en 3 siècles, 4 millions; au maximum l'équivalent de 30% des habitants.
  C'est intéressant d'étudier le processus qui a amené l'abolition de l'escavage. Il illustre bien l'habileté des élites à ne faire des concessions que quand l'issue est inéluctable, tout en préservant le plus important, la propriété de la terre (élément important, à retenir). Le Brésil adopte son indépendance par rapport au portugal en 1822, ce qui est fêté le 7 septembre (autrement dit, aujourd'hui je n'ai pas cours^^), mais l'esclavage continue malgré le débat introduit par la Grande Bretagne. Un ministre propose une première loi en 1824, mais cela ne se fait pas; en 1851 c'est la fin de la traite (mais pas de l'esclavage); en 1871 la loi du "ventre libre" affranchit les enfant nés d'esclaves, et enfin le 13 mai 1888 c'est l'abolition, totale et immédiate. (mais pas du travail esclave qui existe toujours ...)
 
   J'ai parlé rapidement des élites et de propriété de la terre. Il faut savoir que dès le début, le Portugal organise son nouveau territoire en 15 capitaineries  : une grosse bande de terre concentrée entre les mains d'une poignée de grandes familles. Et ... mes sources disent que cet état de fait n'a guère évolué. La terre n'a ni été distribuée aux esclaves à l'abolition, ni aux migrants du XIXe siècle (par exple aux states, si), ensuite "la révolution de 1930 et le boom industriel constituent une autre occasion perdue"; en 1964 un président propose une réforme agraire et il est renversé par les militaires et c'est le début de la dicature; à sa fin, en 1985, on espère de nouveau un changement mais, vous savez, notre époque est celle du néo-libéralisme :/ Eeeeet ... mes sources parlent encore de choses follement intéressantes, mais je m'arrête là :p
   Revenons à notre colonisation. Un schéma caractéristique est que le brésil a connu des cycles économiques, qui ont développé des régions différentes, avec des produits différents pendant des périodes différentes. Ils sont facteurs de développement puis de galère quand c'est fini. Y'a eu un peu le bois de braise, donc, mais surtout ensuite, dans le nord du pays  : l'économie du sucre grosso modo de 1550 à 1670 (région du nordeste déprimée depuis la fin) (j'sais pas si je l'ai déjà dit mais faut avoir en tête une grosse disparité entre les régions nord et sud); le cycle de l'or, plutôt au centre, dans et autour de l'actuel état de Minas Gerais (les mines générales), au XVIIIe siècle; puis le café le coton et le caoutchouc au XIXe dans des régions différentes. Le café a énormément développé le sud, notamment São-Paulo.
 bresil 2c


L’économie et le territoire au XVIIIème siècle

en violet : canne à sucre; orange : orpaillage; vert : élevage; bleu : coton

(c'est pas encore le temps du café)

source : faculté de Rouen


Ce site parle aussi d'un cycle de consolidation et de maîtrise de l'espace, et je ne dirais qu'une chose, bien dommage qu'ils aient autant privilégié la voiture et pas le train (ou le vélo :D ). 

 

Sur cette conclusion qui n'a rien à voir avec le sujet, je file, je suis invité à une churrascaia par des gens de couch-surfing, il ne faut pas louper ça !

 

 

Pour aller (beaucoup) plus loin :

Lamia Oualalou, "Les guides de l'état du monde : Brésil", éd. La Découverte (ma source principale)

Armelle Anders, Nouvelle Histoire du Brésil, éd. Chandeigne

 


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